Le Bastringue Littéraire
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Double


J’ai mon double dans ma poche. Je ne sais pas pourquoi ni comment, c’est juste moi en plus petit. Je l’observe, quand je peux, en secret. Parfois, quand on est seules, elle accepte de sortir. Mais elle boude, grogne et tape du pied chaque fois que je m’approche. Je crois qu’elle est apparue une nuit, sur ma table de chevet. Au matin, je l’ai questionnée et ça l’a fait fuir. J’aimerais la connaître mieux. Elle doit me ressembler et ça m’intrigue de savoir qui je suis quand on me rencontre, quand je ne m’entends pas penser en écho. Alors, chaque jour, je l’apprivoise un peu. Je lui laisse des petits morceaux de mes friandises préférées et je lui parle, l’air de rien, j’essaie de la rassurer. Elle ne dit rien mais, parfois, je la sens ne pas reculer au contact de ma main. Ce matin, j’ai une idée. Je ne laisse qu’un fin rayon de soleil se glisser entre les rideaux. Je crois bien qu’elle est plus à l’aise dans le noir. Je m’assois tranquillement juste devant le miroir. Elle vient près de moi doucement et me dit :
— Bonjour, moi. Apprivoisons-toi.


Dernière édition par Salima Salam le Lun 31 Juil - 20:28, édité 1 fois

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Virtus verborum amo.

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L’idée est bonne, l’écrit est correct. 
Le thème de la rencontre (ou retrouvailles) avec notre enfant intérieur est abordé avec délicatesse.



Cependant, pour gagner en intensité, il eût été judicieux de supprimer certaines phrases qui ne servent qu’à meubler. 
Exemples :
"J’aimerais la connaître mieux…"
"Ce matin, j’ai une idée"
Elles n’apportent rien et l’idée n’est pas suffisamment développée.


"Apprivoisons-toi", c'est pas mal du tout !

description6. Double EmptyRe: 6. Double

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La trame est simple, presque simpliste. Je pense que c'est là le plus grand défaut : pas d'intérêt majeur à ce niveau. 
Mais cette considération est réductrice. L'Œuvre est bien écrite. Le genre merveilleux est bien traité, le vocabulaire employé est positif et lumineux : "petits morceaux de mes friandises préférées", "fin rayon de soleil"... C'est sûrement une adulte qui parle, mais avec la simplicité touchante et naturelle qu'ont les enfants d'accepter le monde magique qu'ils s'inventent. 
La phrase finale est une excellente chute. À mon avis, c'est elle qui relève le tout. Par le solecisme, et presque l'oxymore, la syntaxe exprime l'étroit mélange d'identité et altérité.

Dans l'ensemble, je trouve que le texte, qui n'est pas mauvais du tout, manque d'exigence, de profondeur, de perspicacité, je ne peux pas m'empêcher de penser que l'Auteur•e (et je penche pour l'Auteure), a des facilités d'écriture, que soit iel n'exploite pas encore, soit iel n'a pas données à voir dans Double. Je serais très curieuse d'en lire davantage.

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description6. Double EmptyRe: 6. Double

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