Le Bastringue Littéraire
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Double
par  @jfavrej


Je ne bégaie pas
Je ne bégaie pas
J’ai juste un truc collé aux doigts
Collé aux doigts
Un truc qui se répète à l’intérieur
Et ne s’en va pas
Ne s’en va pas
Le soir répète son histoire
Son histoire
Un disque tourne en boucle en boucle
Dans ma tête
(Dans ma tête j'ai un sein qui tète)
La même image revient, et puis repart
La même butée, le même gyro    Phare
Le sentiment saute sur sa blessure et revient au point de départ
Au point de départ
Comme une guitare dés   accordée
Une vieille histoire             contrariée
Un piano sans touche et sans marteau
Sans corde bien serrée sans cordée
Ce n’est que de l’amour contrarié
En fait
De la satiété sans fête
Tout bonnement
La vie n’a pas tiré la bonne
lettre, le cerveau le bon mot
Pas un brelan, pas de quinte flush
La société attend dans la pioche
La société couve bien ses mioches
Quelque part 
Une pauvre paire y guette
Quelque part une paire attend
Seule
Dépareillée
La paire compte double
Double les maux de sa douleur
Dans la chambre seul ce soir
Mon cerveau sonne un peu ce soir
Un peu en dys-espoir

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J'aime beaucoup, sans autre commentaire :-)

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Étonnant ce drabble que l'auteur pourrait mettre en musique !
Une idée originale servie par une grande liberté.
L'énumération est un peu indigeste à la fin, mais c'est sans doute une volonté de l'auteur.
Je ressens à la fois un malaise et un intérêt. On part sur l'idée du bégaiement pour arriver à une forme de folie et mélancolie.
C'est une belle prise de risque. Je retiendrai la sincérité de ce texte.

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Très curieux. La forme est un peu d'une poésie libre, sans l'être non plus. L'étrange (dys) fonctionnement de ce cerveau est remarquablement rendu. Vraiment. Je crois qu'un tel texte permet de comprendre l'Autre bien mieux qu'un ouvrage dd médecine froide. 
Il est terriblement triste.
Les moyens techniques sont très intéressants. Le répétition à foison n'est pas simple répétition, elle decline beaucoup de sous-genres de cette figure de style et permet un traitement efficace du thème choisi. 
C'est un texte qui mériterait à mon avis une diffusion particulière, comme une clé vers une meilleure acceptation de nos différences, et pour lutter contre l'isolement provoqué par les troubles dys.

_________________
Virtus verborum amo.

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