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Entretien avec Julien Raynaud, Auteur de La Séparation

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21112022
Entretien avec Julien Raynaud, Auteur de La Séparation

Entretien avec Julien Raynaud, 
Auteur de La Séparation





  

Entretien avec Julien Raynaud, auteur de La Séparation  Img_2011
   
Nom : Julien Raynaud 
Année de naissance : 1975
Profession : enseignant
Genre littéraire : roman, théâtre, nouvelles, haïku
 








À l'occasion de la sortie du roman La Séparation, le 11 novembre 2022, je me suis entretenue avec Julien Raynaud.
  
  
  
S. Salam : Monsieur Raynaud, bonjour ! Charmée de vous rencontrer en cet espace virtuel. Vous êtes un homme cultivé, parole assurée, sourire prompt et manières réservées. C'est du moins comme ça que je vous perçois à travers vos mots. Voulez-vous vous présenter brièvement ? Je ne vous demanderai pas d'étaler votre vie personnelle, ce qui vous paraîtrait indécent je crois, mais peut-être quelques indications, pour que les lectrices et lecteurs qui ne vous ont pas encore découvert se fassent une idée.
  
J. Raynaud : Je suis en réalité assez peu cultivé, je ne suis pas quelqu’un qui a beaucoup d’assurance, je souris peu, et je suis effectivement très réservé… Quel tableau ! Sinon, je suis quelqu’un de très simple, je crois que c’est ce qui me caractérise le mieux. J’ai 47 ans, et je suis enseignant. J’habite à Limoges, loin de la foule déchaînée (vous avez la réf, j’imagine, moi je l’ai faussement, puisque je n’ai jamais lu Thomas Hardy).
  
   


 « Je n’aime pas trop ce qui est consensuel, je trouve cela un peu suspect et ennuyeux. »


   
   
   
S. Salam :  Vous avez obtenu votre doctorat en droit après avoir soutenu la thèse « Les atteintes aux droits fondamentaux dans les actes juridiques privés. » Si le propos de notre entretien n'était pas littéraire, j'adorerais vous lire un peu sur ce sujet. En attendant je me contente de noter que vous observez d'un œil critique le système judiciaire français, et cet aspect critique chez vous est un moteur de votre œuvre littéraire dans son ensemble, me semble-t-il. Vous êtes un homme de principes, de droit et de lettres. Cela vous met- il parfois dans des conflits d'intérêts ? Comment conciliez-vous carrière professionnelle et littéraire ?
  
J. Raynaud : Ça fait beaucoup de questions ça ! C’est vrai que je n’aime pas trop ce qui est consensuel, je trouve cela un peu suspect et ennuyeux. Pour faire un clin d’œil à quelqu’un qui se reconnaîtra, j’aime bien le personnage de Mona dans Madame est servie, et comme par hasard, elle passe son temps à critiquer et titiller sa fille. Mais là je m’égare un peu. Pour le reste, je ne me connais pas de conflits d’intérêts, et s’il s’en présentait, je ferais en sorte de les éviter. Je crois que c’est toujours possible. Pour la conciliation des deux « carrières » (vous noterez les guillemets), cela se fait bien, sans doute car la carrière universitaire laisse beaucoup de liberté (ceux qui disent le contraire ont en réalité fait le choix délibéré de se soumettre à un rythme effréné). 
  
  
S. Salam : Votre carrière littéraire me semble avoir débuté lorsque vous avez rejoint la communauté des auteurs sur Short Édition en 2012. Deux mots pour parler de cet éditeur : une « plateforme littéraire communautaire dédiée aux formats courts : nouvelles, micro-nouvelles, poèmes et BD », comme il se décrit, offrant de grandes possibilités d'interactions entre les membres.
  
En 2014 a été publié votre première œuvre, qui est une pièce de théâtre : Clarice et Maria, vieillesse comique ¹.
  
Depuis, plusieurs de vos nouvelles ont paru en revues ou recueils.
  
Au printemps 2018, vous avez été lauréat du Prix tankas de Short Édition avec l'œuvre « Dans la pâleur grise » ². En dix ans sur cette plateforme littéraire, où vous êtes un membre actif et engagé, vous avez été régulièrement finaliste dans divers concours et vos œuvres recommandées par le jury. C'est bien. Ça aurait pu être mieux. Vous auriez pu être un peu plus souvent sur le podium, si vous aviez seulement consenti à vous plier aux règles de cet éditeur. Je pense aux personnages caricaturaux et comiques que vous affectionnez, qui vous valent des critiques parfois acerbes et qui ont peut-être été la barrière entre la victoire et vous. Parlez-nous un peu de vos personnages en général. Comment naissent-ils dans vos œuvres ? Quelle est votre intention en les mettant en scène ? Quel rapport entretenez-vous avec eux ?
  
J. Raynaud : Je ne sais vraiment pas comment les personnages que je décris naissent. Il peut y avoir beaucoup de moi (sauf pour les personnages criminels !), de mes proches, mais parfois j’invente aussi. Ce qui est sûr, c’est que j’aime qu’ils soient drôles, et qu’ils aient un semblant d’esprit. Un peu comme mon Jean-Pierre dans « Purification made in Loir-et-Cher » ³. En général, j’aime mes personnages, c’est plus facile d’écrire dans ces circonstances, plus agréable aussi. L’écriture étant pour moi un plaisir, je ne me vois pas souffrir avec un personnage qui m’est insupportable.
  
S. Salam : Si vous le permettez, nous relirons ensemble certaines de vos œuvres littéraires pour tenter d'en apprendre davantage sur l'écrivain que vous êtes.
  
Loin des pavés assommants qu'on pourrait craindre d'un juriste, vous êtes concis et faites du format court : haïkus, tankas, micro nouvelles ; même votre roman à paraître : La Séparation, demande une heure de lecture pour 88 pages.
  
Vous abordez plusieurs genres. Le comique est le premier que j'associe à vous. Prenons ce haïku : « Repas belle-mère » ⁴. C'est une petite merveille. Mordant craquant croustillant, il me fait rire à chaque lecture. Un peu absurde aussi. Ou plutôt, vous laissez apparaître l'absurdité qui se dégage de cette convention à laquelle tant se plient, dont tant se plaignent, et qui perdure, transgénérationnelle et très humaine. Et le tout en trois vers.
  
Dans « Parfums de glace, » ⁵ vous montrez que vous savez manier le dialogue et la chute. À nouveau, des personnages très sérieux, tout à leur affaire, agissent de la façon la plus déraisonnable qui soit.
  
Vous présentez aussi des instants de vie, par exemple un souvenir personnel dans « Journée ordinaire auprès d'un homme extraordinaire. » ⁶ Vous y faites une description de l'appartement qui m'enchante. Vous parcourez méthodiquement les lieux, par phrases courtes que relient une ponctuation et des liens logiques judicieux et riches, le tout avec un rythme narratif dynamique. La lecture de ce passage suffirait à me convaincre que vous êtes un bon auteur. J'y trouve quelque chose de la littérature du XIXe siècle, notamment le calme tranquille avec lequel vous vous employez à décrire très précisément, l'usage d'une grammaire propre, d'une syntaxe académique, la recherche du mot précis. (Et là je ne peux m'empêcher de vous faire un reproche : comment, maîtrisant la langue comme vous le faites, en êtes-vous encore à écrire des poèmes en quelque chose qui est vaguement néoclassique ? C'est impardonnable. Vous ne devriez plus versifier qu'en classique.) A ces règles techniques maîtrisées, vous alliez un souffle de simplicité, parfois presque de naïveté, dont je ne saurais dire s'il vient de vous ou de vos personnages, et qui va droit au cœur. Cette phrase par exemple me fait sourire pour son ingénuité : « Sur le chemin, on s’arrête d’abord à Gaillac, pour voir ma grand-mère, qu’il appelle "La Neuneuille", comme si elle n’avait qu’un œil, alors qu’elle en a deux ! » Comment écrivez-nous ? Retravaillez-vous vos textes ? Vous faites-vous relire ? Que vous faut-il pour être satisfait de ce que vous avez écrit ? Comment décririez-vous votre style ? Des auteurs ont-ils influencé votre écriture ?
  
J. Raynaud : Déjà, je dois vraiment relever combien tout ce que vous dites me touche. Ce n’est pas souvent que je reçois une analyse précise et détaillée de mes textes. Les compliments font toujours plaisir, mais plus fondamentalement, ils font aussi du bien, car comment savoir sinon si ce qu’on écrit a une quelconque valeur ? Et pour paraphraser l’un des personnages de mon roman, des marques de reconnaissance sont importantes pour l’estime de soi. 
  
Pour la phrase contenant « La Neuneuille » de « Journée ordinaire auprès d’un homme extraordinaire, » rendons à mon oncle ce qui est à lui, car c’est bien lui qui appelait ma grand-mère ainsi. Il doit bien rire là-haut dans les nuages en nous lisant, et voilà quelque chose qui me touche au plus haut point. 
  
Vous dites que vous trouvez un côté XIXe dans mes descriptions de ce texte, je ne sais pas, mais si tel est le cas, alors cela pourrait venir du fait que j’ai beaucoup lu (et admiré) Zola. Parmi les auteurs contemporains qui m’ont probablement marqué, Houellebecq et Jauffret sont sûrement en tête. Les Microfictions de ce dernier, voilà une source inépuisable d’inspiration, un modèle même. Cela ne me déplairait pas de m’imaginer rédiger une thèse (en littérature cette fois) sur Microfictions.
  
S’agissant de l’écriture, je ne travaille pas tant que ça mes textes, car une fois écrits, il me brûle de les envoyer rapidement, quitte à regretter après cette précipitation. Il est arrivé que mon épouse relise mes textes que je jugeais les plus importants, mais souvent je suis trop pressé !
  
   


 « Je ne suis pas sûr de me percevoir comme un écrivain, le mot me paraît trop fort. »


    
    
    
S. Salam : Si j'étais moi-même psy, qu'aurais-je donc compris à la lecture de « Les Repas du samedi midi » ⁷ et « Conversation avec mon psy » ⁸? Ces deux micro nouvelles présentent des parallèles qui me rappellent Las Meninas, le tableau de Vélasquez, avec le chassé-croisé de regards et l'auteur qui se dessine en fond de toile. Et la première me paraît être la projection de comment vous vous percevez en tant qu'écrivain par rapport à la société que vous caricaturez : un observateur en retrait. L'autre montrerait comment certains de vos critiques se comportent avec vous : en ignorants qui s'acharnent sur le messager des mauvaises nouvelles, et pas sur leurs causes. Est-ce faux ?
  
J. Raynaud : D’abord, je ne suis pas sûr de me percevoir comme un écrivain, le mot me paraît trop fort. Suis-je un observateur ? Cela supposerait que je sois objectif, voire que je fasse des recherches pour l’être (comme Zola), et cela je m’y refuse absolument, car précisément je n’estime pas que la littérature doive être objective. D’où d’ailleurs parfois des prises de bec avec des lecteurs qui veulent à tout prix me souligner les failles de ce que j’ai écrit par rapport à la réalité. Ils oublient qu’ils ne lisent qu’un texte !
  
S’agissant de « Conversation avec mon psy, » je dois bien avouer que je ne suis pas sûr d’avoir eu un objectif en l’écrivant. Tant mieux si vous y voyez quelque chose d’intéressant entre les lignes, mais je crois que le résultat est involontaire. Cela dit, c’est ce qui est formidable avec l’écriture : le lecteur a souvent une perception que l’auteur n’aurait même pas imaginée.
   
S. Salam : Parlons maintenant de votre roman La Séparation. (Permettez-moi de réitérer ici mes compliments pour la couverture du livre : élégante et décente.) C'est un récit dramatique, qui se joue au début des années 80. En quatrième de couverture, vous nous présentez déjà certaines figures : le philosophe Michel Foucault, qui n'est pas fictionnel, dispense des cours à Paris et se trouve dans ses derniers moments avant d'être emporté par le sida ; la mère qui vacille émotionnellement à cause de la séparation d'avec son mari ayant entraîné celle d'avec son fils ; le fils de 11 ans, un enfant précoce, intelligent et affectueux, dont une des lettres ouvre le récit. Comment ce roman a-t-il vu jour ? Faites-vous revivre l'époque des années 80 ?
  
J. Raynaud : Je vais me permettre d’être un peu évasif. Ce que je peux dire, c’est que je l’ai écrit en 2015. On ne peut pas dire que j’y fasse revivre les années 80, mais il est sans doute bien ancré dans cette époque sur certains points : pas de téléphone portable (d’où les lettres dans le roman), années Foucault (même si ce n’est pas le sujet central du livre), une période aussi où même un jeune de 12-13 ans maîtrisait globalement la langue française.
  
S. Salam : Votre éditeur – L'ire de l'ours – est tout jeune : un an à peine. C'est une association loi 1901 à but non-lucratif, et vous-même renoncez à une part des bénéfices sur les ventes pour alimenter le circuit et financer d'autres auteurs à venir, qui à leur tour financeront d'autres auteurs. Parmi nos lecteurs, il y a un certain nombre d'auteurs, qui s'intéressent beaucoup au circuit éditorial. Voulez-vous parler du vôtre ? Un mot sur l'éditeur ?
  
J. Raynaud : C'est vrai que sur les premières ventes « papier », les auteurs acceptent, à L’Ire de l’ours, de ne pas toucher de droits d’auteurs. J’ai lu d’ailleurs quelque part que certains, extérieurs à cette aventure, poussaient des grands cris et se moquaient des pauvres auteurs couillons de l’aventure. Il faut vraiment rétablir les choses : les livres « papier » sont souvent vendus 10 euros à L’Ire de l’ours. Un auteur devrait donc toucher 60 centimes environ par exemplaire vendu. Un roman peut ne s’écouler qu’à 50 exemplaires… (c’est arrivé je crois à Marlène Schiappa !) J’ai donc renoncé à 30 euros, sur lesquels j’aurais payé 30 % d’impôt… A côté de cela, je n’ai rien déboursé, je reçois des exemplaires, je suis payé très honnêtement sur les ventes numériques. Cela me va très bien. Je ne comprends pas d’ailleurs qu’on cherche à faire fortune grâce à ses écrits. Tout le monde ne peut pas être Paul-Loup Sulitzer. 
  
  
S. Salam : Voulez-vous rajouter quelque chose qu'on aurait oublié d'évoquer ? Ou bien raconter une anecdote ? Ou une blague de Toto ?
  
J. Raynaud : Surtout pas la dernière option ! Je veux vous dire merci de m’avoir mis à l’honneur, c’était moins intimidant que La grande librairie (enfin j’imagine), mais inattendu et enrichissant. 
  
  
S. Salam : C'est moi qui vous remercie pour votre confiance et le temps que vous m'avez accordé. Je vous souhaite, à vous et à La Séparation, une bonne continuation. Au plaisir de discuter à nouveau, peut-être lors de la sortie d'une prochaine œuvre...
  
Entretien réalisé par Salima Salam, le 20 novembre 2022.



Entretien avec Julien Raynaud, auteur de La Séparation  Couver10



Quelques informations pratiques :
  






Bibliographie :
Nota : suite à la restructuration de Short Édition, certains liens sont caducs. 
¹ Clarice et Maria, vieillesse comique : https://www.fnac.com/livre-numerique/a7535566/Raynaud-Julien-Clarice-et-Maria-Vieillesse-comique
  

² Dans la pâleur grise
Dans la pâleur grise
au milieu des roches nues
l'astronaute avance
dépassant la Tour Eiffel
ensablée depuis mille ans.
  

³ « Purification made in Loir et Cher » :  https://short-edition.com/fr/oeuvre/nouvelles/purification-made-in-loir-et-cher (cette œuvre n'est plus accessible)
  
⁴ Repas belle-mère
Repas belle-mère
sous la bave d'escargots
le goût de la farce.
  

⁵ « Parfums de glace » : https://short-edition.com/fr/forum/le-tam-tam/causerie-litteraire-avec-julien-raynaud (cette œuvre n'est plus accessible)
  
⁶ « Journée ordinaire auprès d'un homme extraordinaire » : https://short-edition.com/fr/oeuvre/nouvelles/journee-ordinaire-aupres-d-un-homme-extraordinaire (cette œuvre n'est plus accessible)
  

⁷ « Les repas du samedi midi » : https://short-edition.com/fr/oeuvre/nouvelles/les-repas-du-samedi-midi (cette œuvre n'est plus accessible)
  
  
⁸ « Conversation avec mon psy » : https://short-edition.com/fr/oeuvre/nouvelles/conversation-avec-mon-psy (cette œuvre n'est plus accessible)


Dernière édition par Salima Salam le Lun 11 Sep - 20:13, édité 6 fois

Norsk aime ce message

Commentaires

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Sympa. La couverture est belle. Et oui c'est vrai, si l'écrit n'est pas trop psychorigide, un lecteur peut se l'approprier et l'adapter à son filtre. On a parfaitement le droit d'interpréter un roman, au-delà même de tout ce que le scripteur assume, à condition d'être dans sa ligne et dans le respect. A talent, talent et demi.
DédéModé
Avec votre permission, Docteur JUJU, j'aimerais prolonger un peu cette interview menée de main de maistre par nostre chère hostesse...
1) Vous êtes donc Parisien expatrié "en région" pour y enseigner ?
2) Estimez-vous recevable la distinction établie par Professeur Dandrey entre "auteurs à style" et "auteurs à ton" ?
Et si oui, dans quelle catégorie vous situeriez-vous ?
juju
Monsieur Dédé
C'est amusant que vous me pensiez Parisien expatrié dans "nos territoires" ! Je me demande ce qui vous a fait penser cela. Non je suis provincial et l'ai toujours été. J'allais à Paris parfois  l'été quand j'étais ado, pour rendre visite à une grand-tante.
Je ne connaissais pas cette distinction style/thon. Si vous m'avez un peu lu sur short, vous savez que j'ai peut-être bien un ton un peu caustique, pince-sans-rire aussi. Mais ce n'est pas moi qui le dis, ce sont des lecteurs. 
Je ne prétends pas avoir du style, ni un style. En revanche, dans mon court roman, j'ai essayé de ne pas sacrifier le style, car je voulais que le cas échéant ce soit une oeuvre étudiable. Cette envie était cependant contrainte, dans la mesure où il pouvait paraître factice que les textes écrits par mes personnages (monsieur madame tout le monde) possèdent un intérêt littéraire, d'autant qu'une bonne partie est censée avoir été écrite par un enfant de 12-13 ans. Si vous me lisez, vous verrez que les lettres écrites par le personnage de la mère ont un certain "niveau", justifiable en l'espèce car ce personnage est une enseignante, inscrite en thèse, et qui suit les cours de Michel Foucault au Collège de France, ce qui témoigne d'une certaine aisance syntaxique.  
🎅 :rendeer: cat clown cheers cheers
avatar
Il est vrai qu'écrire comme un gosse quand on a grandi, c'est une forme d'art analeptique et proustien. Voir du Jules Renard ou de l'Hervé Bazin.
DédéModé
Vous seriez donc "auteur à ton", comme votre cher La Fontaine. Je le pense aussi, et dirais même plus : "auteur à ambiance" ; dans le monde de JUJU, le quotidien le plus trivial se mue en aventure, et ses protagonistes les plus vulgaires en personnages épiques, à travers le prisme d'un regard à la fois caustique et amusé, acerbe et tendre : le regard d'un homme qui n'a pas oublié qu'il a été un enfant.
C'est en tout cas ce qu'il me semble ressortir du peu que j'ai lu de vous. Et c'est pour ça que votre livre mérite sans doute d'être lu. C'est pour ça aussi que je croyais que vous aviez été l'enfant de sa couverture, et que votre roman était en fait un récit ou, à tout le moins, suivait une trame autobiographique.

juju aime ce message

juju
Mon cher Dédé
Votre bienveillance me réchauffe.
Vous croyez bien, sur plusieurs points. Je suis l'enfant de la couverture, mon roman est bien un récit largement autobiographique, seuls quelques menus détails transgressent la réalité. Ce sont d'ailleurs ces détails que me reprochent mes proches !
DédéModé
Je suis... je suis... je suis... LE BIENVEILLANT !
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Mr Raynaud, en étant en Short, n'aviez vous pas frisé la correctionnelle ? En short c'est pour la pétanque et le pastis, au bar des Calanques; vous vous êtes fait du bois dont on fait les livres, et pas que le Code Civil ou les Grands Arrêts de la Jurisprudence Administrative.

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juju aime ce message

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Moi je suis à auteurs de vue : ceux qui voit plus loin que les zaïkus, plutôt les étoiles car il faut toujours viser les étoiles car si tu les rates, tu atteindras au moins la lune donc je lis E Klein et J.P. Luminet.

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Ninn' A
Ben voilà, 3 semaines après avoir récupéré ce bouquin commandé chez mon petit libraire, j’ai enfin trouvé la motiv’ de le lire durant ma pause déj’… et je me suis ré-ga-lée.
j’ai eu un peu de mal à rentrer dans l’histoire avec les premières pages en me rendant compte qu’il s’agissait d’une histoire composée de correspondances et d’extraits de journaux intimes en me disant que ça allait être long. eh ben non. sans m’en rendre compte j’ai complètement été happée, j’étais comme dans une bulle, un spectateur d’une « triste histoire ». le titre aurait pu être au pluriel du fait qu’il y a plusieurs personnages et plusieurs séparations. me suis sentie voyeur des mots/maux des uns et des autres, ressentir les différents témoignages. j’ai constaté le recoupement de leurs dires. tout coule de source, tout se rejoint. un bouquin mené comme une enquête policière. du sentiment, du ressenti, de la tristesse, de la douleur, de la tension, de l’humour et de l’espoir. tout est là, en si peu de pages. j’ai souri par moments, j’ai eu l’impression de reconnaître la patte de Julien, la bouffe, la musique des années 80, la mamie voisine de la grand-mère qui m’a rappelé mémé Jacquotte (si je ne me trompe pas sur le nom), un peu de froideur et de grincement de dents. Et j’ai découvert des personnages que je ne connaissais pas, comme Boukoski et je ne savais pas que l’on pouvait dire « en plein nuit », heureusement que j’ai contrôlé sur le net avant de crier au dérapage clavier :-)
Pour finir : bravo. Un livre que je conseille !
juju
Merci Ninn'A !
S'agissant d'en plein nuit, je vous dois l'honnêteté, c'est vraiment une coquille de ma part....  affraid affraid affraid

Tryphon miaou aime ce message

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lol!  ouah le mec a inventé une expression ! euh non c'est juste une coquille dans mon texte lol!

Entretien avec Julien Raynaud, auteur de La Séparation  QfIIAAAAAElFTkSuQmCC
Salima Salam
Message de l'Administration
Monsieur Raynaud, je viens de mettre muse en page et voici notre entretien formaté selon les nouveaux critères en vigueur. 
Mais hélas, short s'est permis le luxe d'imploser et tous les liens vers vos œuvres sont caduques à présent. Les avez-vous publiés ailleurs, que je puisse actualiser les liens ?
juju
Safia, je vous signale que j'ai utilisé mon haïku repas belle-mère, pour en faire un haïku politique :

Régime Macron
sous le voile des affaires
le goût de la farce.
tongue

Salima Salam aime ce message

Salima Salam
Excellent, Juju ! 
Vous permettez un conseil ? Filez donc la métaphore, tentez en restant soit dans le textile, soit dans le culinaire. Un goût se trouve rarement sous un voile.
Ex "sous le couvert des affaires" mais je crois que c'est pas bien formulé. 
Ou bien 
"Sous le voile des affaires 
Tête de guignol", enfin, truc comme ça.

juju aime ce message

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