Par @Garcia Alexis
Le calendrier dit
Demain lundi
Demain équinoxe de printemps
Demain à la place de maintenant
L'heure lente pleure
Que ne sonnent que vingt et trois heures
Il faut attendre
Il faut entendre
Que les minutes longues toutes meurent
On ne compte pas les secondes
Quand les canons grondent
Mais les battements de son cœur
Ou les souffles des enfants
Qui un peu apaisent la peur
Ou les pas dans la rue s'alarmant
Ou les abois d'hommes-chiens
Qui ne gardent presque plus rien
Qui à intervalle mordent le silence
Cet infini triste sans espérance
Dehors vacillent les lueurs
Dehors rôde Hiver encor
Qui aima d'Automne la mort
Il cherche âpre en la nuit
Ce qui sera le fruit
La première senteur
La première fleur
Où abattre son froid son néant
Le calendrier s'obstine pourtant
Demain on sortira
Demain on dansera
Demain demain demain
Se tenant par les mains
Par-dessus les joyeuses tombes
Et jouera gaiement un big band
Des airs d'anciennes liesses
Quand au ciel un formidable big bang
Aux multiples grosses caisses
Finira d'enchanter le monde
Alors on les aimera
En blanche ronde
Nos âmes drôles
Alors on les boira
Les larmes folles
De la Clepsydre de guerre
Alors on les comptera
De la première à la dernière
Qui soudain à toute trombe
Fleuriront
Faneront
Passeront
Ces choses
Ces roses
Ces lèvres noires
Ces embryons d'histoires
Qu'on désirera
Qu'on embrassera
Qu'on distendra
Tout ce qu'on pourra
On les comptera
Comme quelques sombres étoiles
Ajoutées à la hâte sur une toile
Comme on respire aux petits matins
Des vents brusques strangulatoires
On ne sait quoi presque atteint
Que peut-être gardera
On ne sait quelle mémoire
On les comptera
Et on en jouira
Tant que l'on pourra
Jusqu'en sa tombe
De seconde
En seconde
Les baisers des bombes
InvitéLun 20 Mar - 6:49